- Télétravail et titres-restaurant : la Cour de cassation met fin au débat.
 
Le 8 octobre 2025 (Cass. soc.,
8 oct. 2025, n° 24-12.373, FS-B), la Cour de cassation a rendu une
décision de principe sur l’égalité de traitement entre salariés sur site et
télétravailleurs. En confirmant que ces derniers doivent bénéficier des
titres-restaurant dans les mêmes conditions que leurs collègues présents dans
l’entreprise, la
chambre sociale met un terme définitif à des années d’incertitudes
jurisprudentielles.
Avant l’application de l’Accord Groupe Renault le 1er septembre 2025, l’Accord Télétravail DIAC 2021 s'appliquait. Celui-ci avait institué des titres restaurants pendant les jours de télétravail pour tous.
Depuis le 1er septembre, le nouvel accord Groupe prévoit uniquement une indemnité « URSSAF » de 20 € par mois. Dans le même temps, la Direction a revu l’attribution des titres restaurants en instaurant un mode d’acquisition au réel, donc avec déduction des congés, des RTT et des absences.
Enfin, depuis cette même date, et en application des mesures unilatérales de la Direction à l’issue des NAO 2025 (PV de désaccord), les salariés qui étaient en télétravail depuis le 1er janvier 2025 ont bénéficié d’une réintégration partielle des titres restaurants perdus dans le salaire brut annuel (168 Euros).
 
La Direction a envoyé un mail pour répondre aux
interrogations des salariés depuis la publication de l’arrêt de la Cour de
Cassation :
- L’indemnité URSSAF couvre les frais de restauration ;
- Les titres restaurants perdus ont été réintégrés partiellement
     dans le brut annuel.
Prenant connaissance du mail de la Direction, notre
service Juridique estime que la position de la direction n’est pas
juridiquement fondée pour deux raisons :
·  L’indemnité
forfaitaire de 20 € ne répond ni au même objet ni aux
mêmes usages que les titres-restaurant.
·  Une indemnité
dite « compensatrice » qui réduit l’avantage des salariés en télétravail crée
une inégalité de traitement, contraire à l’article L.
1222-9 du Code du travail, tel que confirmé par l’arrêt d’octobre
2025.
Ainsi, et avant d’envisager la saisine de l’Inspection du travail, la CFTC
va saisir formellement le CSE en inscrivant une réclamation
collective (RIC) à l’ordre du jour de la prochaine réunion prévue le 27 novembre 2025. 
Votre section CFTC vous tiendra informée de la réponse formulée par la Direction.
 
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